Anne-Françoise à la douane

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il y a 3 ans

Le commandant de bord venait d'annoncer le début de la descente. Un frémissement de satisfaction et d'impatience parcourut la cabine. Le vol n'avait pas été long, mais suffisamment pour paraître éprouvant à Anne-Françoise. Elle allait rejoindre son mari qui prolongeait de quelques jours de détente un séminaire avec quelques clients importants transportés au soleil pour s'attirer leurs bonnes grâces.

Anne-Françoise n'avait jamais admis qu'il était des circonstances dans lesquelles elle pouvait abandonner les attributs extérieurs de sa condition de bourgeoise comblée. Alors que la plupart des femmes auraient opté pour une tenue décontractée plus adaptée à un voyage en avion, Anne-Françoise s'était habillée d'un tailleur strict, d'escarpins à talons et d'un chemisier en soie. Sans doute voulait-elle se distinguer de la masse des touristes débraillés et braillards qui composait le reste des passagers. Droite sur son siège, la veste de son tailleur bien croisée, elle avait parcouru Madame Figaro et Elle sans pratiquement lever le nez. Elle hésitait toujours à retirer sa veste en public, sa forte poitrine sur son corps svelte l'embarrassait toujours un peu et pour peu qu'elle fût un peu émoustillée ou émue, ses tétons dardaient d'une manière qu'elle trouvait obscène. Elle avait toujours refoulé ce côté trop femelle qui lui rappelait qu'elle avait un corps qui réagissait, parfois de manière incontrôlée.

Son voisin de rangée avait bien tenté de lier conversation, se disant que, peut-être, il allait tomber sur une bourgeoise cochonne prête à le rejoindre aux toilettes pour entrer dans le mythique "Mile High Club", mais il fut vite découragé.

L'appareil s'était posé, Anne-Françoise avait laissé le flot bruyant des touristes s'écouler pour se lever et attraper son bagage dans le coffre au-dessus des sièges. Son sac avait glissé au fond et malgré sa grande taille elle ne pouvait l'attraper. Elle s'étirait, se hissait sur la pointe des pieds et tous ces mouvements avaient fini par ouvrir sa veste et déboutonner un bouton de son chemisier laissant entrevoir le renflement charnu de ses seins pris dans un sage soutien-gorge blanc. À chaque tentative, ses seins un peu lourds se dandinaient nonchalamment. Le spectacle devait être charmant car il fallut bien 5 minutes au passager de la rangée suivante pour proposer ses services.

— Puis-je vous aider Madame ?

Anne-Françoise se croyait seule et elle sursauta en entendant la voix de l'homme. Elle fut plongée dans cette situation qu'elle détestait tant, son corps livré à l'observation et probablement à la concupiscence d'un inconnu. L'homme avait un petit sourire qui sans doute se voulait complice. Elle détestait cet air de connivence qui semblait vouloir dire : tu m'as montré à ton insu un peu de ton corps, je l'ai apprécié, et toi aussi tu as aimé t'exhiber, alors pourquoi ne pas aller plus loin ? Elle savait qu'elle allait rougir, que malgré elle son corps allait réagir à cette ambiance un peu équivoque et que ses tétons allaient exprimer leur excitation en tendant le tissu de son corsage. Elle allait se sentir encore plus mal à l'aise.

D'un geste rapide elle monta sur le siège, attrapa son sac et partit.

— Merci quand même, je me suis débrouillée.

Le temps qu'elle arrive, le flot bigarré des touristes s'était écoulé. Ils avaient récupéré leurs bagages et s'engouffraient dans des cars. Elle avait pris le temps de passer aux WC pour réajuster sa tenue, se rafraîchir et aller aux toilettes. Pour rien au monde elle n'aurait remonté toute la travée de l'avion jusqu'aux toilettes. Tout le monde l'aurait observée, aurait détaillé ses fesses à l'aller et ses seins au retour. Quel supplice !

Elle avait récupéré son sac et se dirigeait vers la douane. De l'autre côté, son mari l'attendait et ils se rendraient à l'hôtel en voiture climatisée. Il faisait au moins trente degrés dans cette aérogare qui ressemblait plutôt à un hangar. Son tailleur avait beau être léger, elle commençait à avoir chaud, quelques gouttes perlaient sur son front, un filet de sueur coulait au creux de ses reins. Plus question dans ces conditions d'ôter sa veste et de se montrer dans cet état. Heureusement, encore quelques mètres et la fraîcheur de la voiture la soulagerait.

— Madame, s'il vous plait !

Absorbée dans ses pensées, Anne-Françoise ne réagit pas, si bien que la douanière l'agrippa par le bras pour l'arrêter.

— Madame, je vous parle !

— Excusez-moi, je ne pensais pas que vous vous adressiez à moi.

— Et à qui d'autre voulez-vous que je m'adresse ? Répliqua sèchement la femme.

Jetant un coup d’œil alentour, elle ne vit en effet pas grand monde. Seul le passager voyeur passait lentement la douane. Il lui souhaita bon voyage, toujours avec cet immonde sourire aux lèvres, elle détourna son regard et revint à la douanière. Elle était plutôt jolie, bien qu'un peu empâtée. Anne-Françoise se disait que dix kilos de moins et des vêtements un peu mieux coupés que cet uniforme qui la boudinait auraient fait d'elle une troublante princesse orientale. Sa stature et son port hiératique la rendaient impressionnante et il se dégageait d'elle une autorité naturelle. Pas de ces autorités brutales ou basées sur la crainte, mais plutôt une sorte de respect, qui pourrait peut-être même aller jusqu'à la dévotion, enfin si j'étais un homme, se disait Anne-Françoise.

— Madame, veuillez ouvrir vos bagages, s'il vous plait, demanda la douanière.

Anne-Françoise détestait ce genre de déballage, heureusement elle était seule avec la femme. Elle se sentirait moins gênée de montrer l'intimité de sa valise. Une fois, cela lui était arrivé au retour d'un voyage, et c'est un homme qui avait fouillé son sac. Elle en avait été épouvantée et avait faillit se trouver mal quand il avait farfouillé dans son linge intime.

La douanière soulevait avec une certaine précaution ses vêtements, mais elle s'arrêta net en tombant sur les deux bouteilles de Champagne. Elle releva les yeux et foudroya du regard Anne-Françoise qui sentit ses jambes vaciller et une grosse boule à l'estomac se former.

— Madame, veuillez me suivre s'il vous plaît.

Elle referma la valise en y laissant les bouteilles et poussa Anne-Françoise dans un petit bureau sans fenêtre ni aération. Il y faisait encore plus chaud que dans le hall. Un filet de sueur coulait maintenant de sa tempe sur sa joue. Elle sentait aussi son dos se tremper et ses aisselles ruisselaient. Tout de même, elle n'allait pas ôter sa veste devant cette douanière, sa condition exigeait qu'elle conservât une attitude digne malgré l'adversité. Elle voulut prendre un mouchoir dans son sac à main, mais la douanière l'en empêcha.

— Donnez-moi votre sac, tous vos effets personnels sont confisqués jusqu'à nouvel ordre.

— Mais, madame, protesta Anne-Françoise, je voulais simplement prendre un mouchoir et me rafraîchir un peu.

— Pour l'instant je conserve toutes vos affaires, nous verrons ensuite.

— Mais madame, j'exige au moins un mouchoir pour...

— Je regrette mais vous n'êtes pas en droit d'exiger quoique ce soit, répliqua sans brutalité mais avec fermeté la douanière. Vous avez commis un crime en important clandestinement de l'alcool dans le pays. Vous n'ignorer pas sans doute que la consommation et donc la possession d'alcool est interdite dans notre pays. Une femme comme vous doit certainement être au courant de ces choses élémentaires.

— Oui, enfin non, c'est à dire... je comptais consommer cet alcool en privé avec mon mari que je viens rejoindre pour quelques jours.

— Sans doute, sans doute, mais les lois s'appliquent à tous y compris aux visiteurs, fussent-ils de belles jeunes femmes amoureuses de leur mari.

Anne-Françoise entrevit une lueur d'espoir. Peut-être pourrait-elle compter sur la solidarité féminine et s'en tirer avec une simple confiscation. Cette femme semblait compréhensive et raisonnable.

— Comme je vous le disais, il s'agit d'un crime qui est puni de 6 mois à 5 ans d'emprisonnement en cas de récidive.

Anne-Françoise se tassa sur son siège et deux nouvelles gouttes dévalèrent le long de ses joues. Des larmes lui montaient aux yeux. Elle voyait son calvaire d'ici, une prison pour femmes dans ce pays loin de tout, des privations, des sévices dégradants, des conditions d'hygiène douteuses, des attouchements sexuels peut-être même. Elle imaginait les doigts de ses compagnes de cellules s'immiscer dans son sexe sec et douloureux. Un vertige la prit qui faillit la faire tomber de sa chaise.

— Vous n'êtes pas récidiviste au moins, Anne-Françoise ?

Elle fut étonnée de s'entendre appeler Anne-Françoise, comme si sa faute l'avait déjà dépersonnalisée. La douanière avait tout simplement son passeport sous les yeux.

— Non madame, bien sûr que non. C'est la première fois que je viens dans votre pays et je ne savais pas.

— Allons, allons, une femme comme vous ? Vous devez ne manquer de rien chez vous, et surtout pas de lecture. Même ce genre de publication fait des dossiers voyage, dit-elle d'un ton méprisant en désignant les magazines dans le sac à main. Voilà une attitude bien imprudente pour une jeune femme qui semble tellement avisée.

Anne-Françoise tenta le registre romantique à tout hasard.

— Vous comprenez, nous fêtons l'anniversaire de notre rencontre et forcément cela se fête au Champagne, enfin, je ne veux pas vous offenser, mais je veux dire que chez nous cela se fête au Champagne, c'est indissociable de la célébration des évènements importants. Je ne cherche pas d'excuses, c'est juste pour vous expliquer que je n'ai pas fait cela intentionnellement pour braver les lois de votre pays mais par, comment dire, réflexe.

La douanière avait souri, Anne-Françoise pensait qu'elle avait touché juste. Finalement, entre femmes on se comprend. Elle tenta un pas de plus.

— Et vous, l'anniversaire de votre rencontre avec votre mari, comment le fêter vous ? Excusez-moi, je suis peut-être indiscrète, se rattrapa-t-elle faussement.

— Je ne suis pas mariée, et je ne le serai jamais, répondit la douanière avec une lueur étrange dans le regard.

Anne-Françoise ne comprit pas tout de suite la portée de cette réponse. Elle se garda bien de continuer sur ce sujet, de peur d'entrer sur le terrain miné des traditions locales. Elle avait déjà son compte de bévues. Quand la douanière vint s'asseoir sur le rebord du bureau devant elle en collant sa jambe à la sienne, Anne-Françoise la retira simplement, sans y prêter vraiment attention.

— Bien sûr, je comprends dit la douanière, c'est une histoire d'amoureux finalement.

Soulagée, Anne-Françoise se détendit un peu.

— Oui, c'est ça, juste une petite fête à deux, mais vous savez, nous nous passerons très bien de ce Champagne, ce n'est pas ça qui compte, ce qui compte vraiment, c'est l'amour.

— En effet c'est l'amour, répondit la douanière en collant à nouveau sa jambe à celle d'Anne-Françoise qui ne put la retirer cette fois car elle se trouvait bloquée contre le pied de la chaise. Je pense que nous allons pouvoir arranger ça, alors.

— Je vous remercie, madame, de votre compréhension.

— Mais j'espère bien pouvoir vous retourner le compliment Anne-Françoise, dit-elle en déboutonnant la veste de son uniforme. Vous devriez vous mettre à l'aise, vous semblez avoir très chaud, non ? Et la température risque de monter encore.

Anne-Françoise comprit alors les intentions de la douanière, pourquoi elle n'était pas mariée et ne le serait jamais, pourquoi elle attendait aussi de la compréhension, pourquoi sa jambe était collée à la sienne. Une lueur d'affolement dans son regard révéla à la douanière qu'elle avait saisi la suite des évènements.

— Vous semblez inquiète, notre arrangement ne vous conviendrait-il pas ? Cela me semble pourtant tout à fait loyal, un peu d'amour contre un peu d'amour, non ?

— Oui, enfin c'est à dire, vous... on ne se connaît pas, et puis euh... vous êtes... euh, comment dire, une femme.

— Et oui, c'est tout le charme de la situation n'est-ce pas, voyez-vous, je ne fouille jamais les bagages des hommes moi. Mais je ne vous plais pas, peut-être ?

— Si, si, si au contraire je vous trouve très belle, ce n'est pas le problème.

— Ah, vous me rassurez, je vous trouve très belle, moi aussi et je pense que nos deux corps enlacés et se donnant mutuellement du plaisir seront encore plus beaux ensemble.

Anne-Françoise déglutit avec difficulté. Les yeux arrondis par l'hébétude et l'affolement.

— Laisse-moi faire, dit la douanière. À partir de maintenant on se tutoie, mon prénom est Yasmine, moi je connais déjà le tien, comme ça nous sommes à égalité. Allez, appelle-moi par mon prénom et dis-moi que je suis belle et que tu me désires.

— Euh, Yasmine vous, euh, pardon, tu es belle, vraiment très belle.

— Et ?

— Et je vous, euh, je te désire...

— Hum, c'est un peu hésitant, mais je pense que ça viendra. Lève-toi, je vais te déshabiller.

Anne-Françoise redoutait ce moment, elle allait lui ôter sa veste de tailleur, le rempart et le symbole de sa classe. Ses seins allaient jaillir et révéler combien elle était femme. Elle eut un mouvement de recul, mais elle était bloquée sur sa chaise.

— Allons, Anne-Françoise, laisse-toi aller, tu n'as jamais goûté à une femme ?

Yasmine s'était assise sur les genoux d'Anne-Françoise, face à elle. Elle cambrait ses reins pour lui coller sa poitrine à hauteur de son visage. Ses cuises puissantes enserraient celles d'Anne-Françoise.

— Euh non, et je n'y tiens pas spécialement, j'ai un mari que j'aime et je suis très heureuse ainsi.

— C'est le bonheur d'une ignorante, tu vas découvrir la vraie volupté.

Les doigts de Yasmine défaisaient lentement les boutons de la veste, elle avait approché son visage au creux de son cou et y déposait de petits baisers, donnait de petits coups de langue. Anne-Françoise tressaillit, embarrassée. La langue de Yasmine se fit plus instante, elle léchait maintenant la sueur qui avait coulé le long de son cou, elle mordillait ses oreilles, suçait les lobes.

Anne-Françoise tressaillait, elle était dégoûtée par ces attouchements impurs comme on lui avait enseigné. Prisonnière de son entreprenante compagne, elle ne pouvait pratiquement pas bouger. La jupe de l'uniforme de Yasmine assise devant elle s'était relevée, elle s'appuyait plus précisément sur l'une de ses cuisses pour y frotter son entrecuisses. Anne-Françoise sentait sur sa peau la chaleur moite de la vulve de sa geôlière. Anne-Françoise était au comble de la gêne, elle pensait qu'elle allait finir par défaillir. D'entre les cuisses de Yasmine commençait à monter les effluves de son plaisir, Anne-Françoise trouvait déplaisante cette odeur forte et entêtante mais cela l'enivrait légèrement. Elle était flattée aussi de déclencher une telle réaction.

— Regarde comme tu m'excites, petite oie blanche !

Yasmine avait pris la main d'Anne-Françoise et l'avait posée sur son sexe. Elle avait tenté de résister, d'ôter sa main, mais Yasmine la maintenait fermement. Anne-Françoise fermait les yeux, affreusement embarrassée. Au travers de l'étoffe humide, elle sentait la douce chaleur d'un sexe dont les lèvres gonflées s'entrouvraient sous ces doigts.

— Presse tes doigts sur ma chatte, ordonna Yasmine !

En joignant le geste à la parole elle appuya sur le majeur de sa captive qui s'enfonça entre ses lèvres et lui arracha un gémissement. Anne-Françoise était plongée dans un désarroi total, mais ne lui avait-on pas inculqué l'obéissance ? Elle maintint son doigt au bord du sexe de Yasmine et le fit glisser lentement dans le sillon chaud entre ses lèvres.

— C'est bien, petite cochonne, tu apprends bien, branle-moi doucement comme ça, c'est parfait. Et toi, tu es excitée ? Tu mouilles ta culotte aussi ?

— Je ne sais pas, je ne crois pas, enfin je suppose que non, bafouilla confusément Anne-Françoise.

— Alors tu vas me montrer, continue à me caresser avec ton doigt, et celui de l'autre main, tu vas le glisser dans ta jolie chatte et me le montrer.

— Non, je ne peux pas faire ça devant toi, je ne peux pas.

— Mais si tu peux, tu es déjà en train de me branler divinement bien, tu peux te caresser un peu, allez, obéis-moi.

Yasmine libéra un peu les jambes d'Anne-Françoise pour lui permettre d'explorer son sexe. Elle regardait par terre devant elle en glissant maladroitement sa main sous sa jupe. Quand elle ressortit enfin son doigt, sa gène n'avait fait que croître, il était luisant de son désir. Yasmine attrapa sa main.

— Regarde comme tu es excitée, tu aimes ça finalement, c'est bien, nous allons bien nous entendre, abandonne-toi au plaisir, laisse tomber tes inhibitions, tu vas jouir avec moi et c'est tout ce qui compte.

Yasmine prit le doigt mouillé de l'excitation d'Anne-Françoise et le porta à sa bouche pour le sucer. Ce simulacre de fellation la troubla, et elle sentit qu'elle allait céder au plaisir, cette pratique ne lui plaisait guère quand elle devait s'en acquitter avec son mari, mais ce renversement de situation l'avait finalement excitée.

Les bras ballants, Anne-Françoise était toujours électrisée par les baisers et les coups de langue de Yasmine, mais la gêne avait finalement laissé place à une certaine volupté. Elle s'enhardit un peu en posant ses mains sur les hanches de sa compagne. La veste était tombée à terre. Yasmine se recula un peu.

— Tu as des seins merveilleux, regarde comme ils aiment mes caresses, regarde comme leurs pointes appellent mes doigts, mes lèvres. Ils veulent ma bouche, je vais te les sucer, te les aspirer, tu veux ?

Encore un peu engourdie par ces premiers attouchements, Anne-Françoise répondit platement un petit "oui". Yasmine lui ôta son chemisier, elle défit lentement les boutons, caressant à chaque fois du bout des doigts sa peau perlée de sueur. Anne-Françoise ne savait pas où poser son regard, elle n'osait pas regarder Yasmine dans les yeux, ni regarder son corps. La situation l'avait complètement étourdie, elle se sentait flotter et avait même envie de se laisser aller finalement, ses préjugés commençaient à s'effriter sous les caresses de Yasmine.

— Regarde-moi dans les yeux quand je te déshabille, est-ce que tu aimes que je m'occupe de toi ?

— Oui, j'aime bien, je suis un peu déboussolée par ce qui m'arrive et surtout c'est la première fois avec une femme, alors je manque un peu de réaction, mais continue doucement, tout doucement.

— Je sens bien que tu aimes ça et que tu débutes, mais moi je crois que tu vas commencer ce soir une longue carrière saphique. Pose tes mains sur mes seins et caresse-les doucement.

Anne-Françoise approcha ses mains de la poitrine de Yasmine, ses seins étaient lourds eux aussi, elle savait combien c'était bon de sentir une main aimée venir les cueillir et les soupeser comme deux gros fruits murs. Toutefois elle arrêta son geste au moment de poser ses paumes sur le corsage de sa compagne.

— Allez vas-y, n'aie pas de crainte, tu peux les prendre au creux de tes mains, caresse-les, frotte-les, fais jouer le tissu sur eux, fais-les bander entre tes doigts, tu vas aimer et moi je vais adorer.

Yasmine prit les mains d'Anne-Françoise et les plaça sous chaque mamelon, ils remplissaient largement ses fines mains. Instinctivement elle commença à faire glisser ses paumes sur leur renflement et à emprisonner entre ses doigts ses tétons qui immédiatement se durcirent.

— Tu vois comme ça me plait, continue, moi aussi je vais te caresser.

Elle dégrafa le soutien-gorge d'Anne-Françoise et le laissa tomber, sa poitrine libérée s'offrit en majesté aux mains avides de Yasmine. Elle les attrapait, les pétrissait, la sueur lubrifiait ses mouvements. Les pointes érigées glissaient entre ses doigts. Elle les titillait du bout de ses ongles. Anne-Françoise creusait ses reins, elle gémissait légèrement, sa respiration s'était accélérée. Ses dernières inhibitions étaient tombées, et elle était prête à découvrir de nouveaux terrains inconnus avec son initiatrice. Elle appuya son ventre contre le genou de Yasmine qu'elle fit glisser entre ses cuisses, ce mouvement lui releva la jupe sur les hanches et approcha son buste de sa bouche. Yasmine happa entre ses lèvres le bout d'un de ses seins, le suça, le mordilla du bout de dents, puis elle passa à l'autre et revint. L'excitation montait, Anne-Françoise entreprit de déshabiller sa compagne, impatiente, maladroite, elle était sur le point de déchirer les boutons.

— Attends petite sauvageonne, tu vas ruiner mon bel uniforme. Assieds-toi gentiment sur ta chaise, et je vais me déshabiller pour toi. Mais, j'y pense, sans uniforme, aurais-je autant d'autorité sur toi ? Ça compte l'uniforme dans l'autorité non ?

— Oui, mais ça ne changera rien.

— Tu es sûre ?

— Oui, tu garderas ton autorité sur moi.

— Tu m'obéiras toujours ?

— Oui, toujours, c'est bon de t'obéir, j'aime ça, je ferai ce que tu me demandes.

— Bien, alors regarde-moi, regarde apparaître ce corps que tu vas faire jouir et qui jouira du tien.

Yasmine ôta lentement son uniforme, son chemisier et ses sous-vêtements. Anne-Françoise était fascinée par la lascivité qui émanait de cette femme qui pourtant ne prenait pas ces poses provocantes et artificielles des strip-teaseuses. Ses gestes simples et gracieux lui paraissaient infiniment plus sensuels et envoûtants. Elle sentait monter au creux de son ventre une chaleur qu'elle reconnaissait et qui allait bientôt ouvrir entre ses cuisses un chemin doux et humide aux doigts de Yasmine.

— Tu es belle ma princesse arabe, tu es une sultane, tu es l'ivresse de l'Orient.

Anne-Françoise s'était levée pour se précipiter dans les bras de Yasmine et l'embrasser à pleine bouche. Elle faisait courir ses mains sur cette peau mate et odorante, la léchait, la palpait. Yasmine en profita pour ôter les quelques vêtements qui restaient à Anne-Françoise, les deux femmes enfin nues basculèrent sur le bureau, enlacées.

— J'ai trop envie de toi, jeune oie blanche, je vais t'amener au plaisir et tu apprendras ainsi comment m'en donner ensuite. Suis les mouvements de ma langue, de mes doigts, de mes lèvres. Imprime-ça sur ta peau et dans ta mémoire car ensuite c'est toi qui me feras jouir. Tu as compris ?

— Oui, vas-y caresse-moi, baise-moi, je te baiserai ensuite, je ferai tout ce que tu me dis.

— Bien, tu es une bonne élève. Allonge-toi sur le dos sur le bureau, les fesses au bord.

Yasmine s'installa à genoux par terre au bord du bureau. Son visage arrivait juste entre les cuisses d'Anne-Françoise.

— C'est bien, avance encore tes fesses, que ton petit cul soit au-dessus du vide, c'est bien, maintenant écarte bien les jambes, montre-moi cette grotte rose que tu caches sous cette toison. La prochaine fois, tu te raseras d'accord ?

— Oui, oui, tout ce que tu veux. Ton souffle sur ma chatte brûlante c'est bon, ne me laisse pas comme ça, occupe-toi de moi.

Yasmine continua à souffler un petit filet d'air sur les cuisses, et les lèvres d'Anne-Françoise puis elle posa délicatement sa bouche au cœur de son pubis. Anne-Françoise eut un petit tressaillement et gémit. Du bout de sa langue elle parcourut des arabesques sur ses cuisses, ses fesses, autour de sa vulve. Ses lèvres ouvertes brillaient de plaisir. Yasmine effleura d'abord du bout d'un ongle la chair rose sombre des lèvres, puis elle glissa délicatement au centre de la corolle moite et tiède et poursuivit sa caresse autour de ce sexe qui palpitait. Elle fit ainsi plusieurs longs et lents aller-retour. Enfin elle approcha sa bouche pour faire la même chose du bout de la langue. Anne-Françoise se cabra de plaisir et laissa échapper un gémissement.

— Oh, c'est bon, ce que tu me fais, continue, ne t'arrête pas, lèche-moi, suce-moi.

Yasmine poursuivit sa caresse, introduisit sa langue plus profondément dans le sexe d'Anne-Françoise. Sa langue se faisait plus pressante, plus ferme pour la pénétrer plus profondément. Elle porta un doigt à sa bouche pour le lubrifier de salive et du suc intime d'Anne-Françoise et elle l'introduisit lentement dans son sexe. Sa bouche ainsi libérée put se concentrer sur le clitoris qu'elle débusqua d'un coup de langue pour le saisir entre ses lèvres. Sa langue en titillait le bout tandis que ses lèvres le serraient délicatement.

— Yasmine c'est trop bon ce que tu me fais, tu me baises bien, c'est fort, continue, ça monte, ça monte.

— Tu vas jouir, ma colombe blanche, encore un instant et tu vas jouir comme jamais tu n'as jouis. La première fois qu'une femme baise avec une autre, c'est toujours comme ça.

Yasmine faisait maintenant aller et venir son doigt dans le sexe d'Anne-Françoise, sa main s'était plaquée sur son cul et accompagnait le mouvement. Sa bouche se faisait plus pressante, elle suçait et léchait Anne-Françoise avec vigueur désormais. Yasmine posa sa main libre sur le ventre d'Anne-Françoise et remonta vers ses seins. Elle saisit un de ses tétons saillants et le fit rouler entre ses doigts. Accélérant encore ses caresses, Yasmine fit exploser l'orgasme d'Anne-Françoise. Elle referma ses cuisses sur la chevelure noire de son initiatrice, et se releva du bureau comme traversée par une décharge électrique. Elle ne put retenir un râle profond qui semblait venir du creux de ses entrailles. Entre ses cuisses tétanisées par l'intensité de la jouissance, Yasmine recueillait dans sa bouche le long écoulement de son plaisir. Elle se relava et vint poser sa bouche sur celle de son élève pour lui faire partager le goût de l'amour saphique.

Elles s'enlacèrent et se caressèrent doucement, le temps de recouvrer leurs esprits.

— Jamais je n'ai joui comme ça, tu es une magicienne, une ensorceleuse. Laisse-moi te prendre à mon tour, guide mes pas dans le royaume des amours lesbiens.

— Non, mon oie blanche, il est trop tard, ton mari doit se demander ce qu'il t'est arrivé. J'ai demandé à un collègue de lui dire de t'attendre, qu'il y avait une formalité à remplir, mais il doit quand même s'impatienter maintenant, cela fait 45 minutes. J'ai vu mon collègue Yacine passer la tête par la porte tout à l'heure et me faire signe qu'il était temps de te rendre ta liberté.

— Comment, tu veux dire qu'on nous a vu ainsi, enfin je veux dire, toi et moi faisant, euh, l'amour ensemble ?

— Oui, je le crains, mais même s'il n'était pas venu voir ce qui se passait ici, ce serait pareil, tout le monde sait que lorsque j'emmène une femme dans cette pièce, ce n'est pas pour des formalités administratives.

— Comment ? Tu veux dire que tous tes collègues savent ce que nous venons de faire ?

Les yeux noirs de Yasmine s'éclairèrent d'une lueur de malice.

— Eh oui, on connaît mes petites faiblesses, chacun a les siennes et tout cela s'arrange.

— Yasmine, je voulais te faire jouir moi aussi, apprendre de toi ces caresses, je veux continuer mon apprentissage.

— Ce n'est pas terminé en effet, tu as beaucoup de choses encore à découvrir et à apprendre. Nous nous reverrons, ne t'inquiète pas...

— Mais quand, où ?

— Ne te préoccupe pas de tout ça, c'est moi qui dirige les opérations, tu te rappelles ?

— Oui, je t'obéis, tu me dis ce qu'il faut que je fasse, ça me plait, j'aime ça.

— Pour l'instant, mets-toi à genoux devant moi, regarde mon sexe, comment est-il ?

— Lisse, épilé, je le sens aussi chaud et humide, plein de désir et prêt à jouir dans ma bouche, sur mes doigts.

— Alors, lèche-le un peu pour te donner un avant-goût de notre prochaine rencontre.

Yasmine posa un pied sur la chaise pour ouvrir son ventre à la caresse d'Anne-Françoise. Elle léchait cette vulve gonflée et moite de désir. Au bout de quelques instant, sentant que l'excitation montait trop vite en elle, Yasmine prit entre ses mains le visage d'Anne-Françoise et l'embrassa longuement sur la bouche.

— La prochaine fois, nous en profiterons toutes les deux. Mais maintenant il est temps de nous rhabiller et de sortir. Tu peux garder les bouteilles, bien entendu. La prochaine fois que tu voyages, lis Grands Reportages plutôt que Le Figaro Madame, comme ça tu sauras qu'ici l'alcool n'est pas du tout interdit.

— Mais si j'avais suivi ce conseil, j'aurais manqué une expérience très intéressante.

Les deux femmes échangèrent un sourire complice et quittèrent le bureau, chacune ayant recouvré son rang et sa place. Les collègues de Yasmine suivaient du regard Anne-Françoise. Elle fut étonnée de n'éprouver aucune gêne à cette situation. Elle déboutonna même la veste de son tailleur. Elle sentit la pointe de ses seins se durcir et saillir sous son chemisier. Cette nouvelle sensation fut voluptueuse et fit naître en elle un nouveau désir.

— Alors Chérie, ces formalités de douane, elles étaient interminables, pas de problème j'espère ?

— Non, ça va, mais ces fonctionnaires entrent tellement dans le détail qu'on se sent mis à nu parfois...

FIN

Gregoire2

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